Valloire
Puisque la montagne ne vient pas à nous, allons à la montagne.
Le départ pour notre semaine 37 de l’an de grâce 2022 a été fixé au 11 septembre, ce qui laisse supposer que celles et ceux qui l’ont programmé ne sont pas superstitieux !
Ainsi nous voilà tous rassemblés pour prendre le car qui nous conduira en Savoie. Nous avons l’agréable surprise de découvrir quelques « petites nouvelles » qui se joignent à nous. Le mélange des troupeaux, comme diraient nos agriculteurs locaux, se fait dans la joie et la bonne humeur.
Après quelques heures de route, nous franchissons le col du télégraphe, 1566m, qui se situe dans le massif des Cerces. La montagne est là, majestueuse, imposante.
Nous arrivons à notre hôtel « Les Essarts », nom emprunté à une terre déboisée pour être mise en culture. L’accueil chaleureux qui nous est réservé nous fera vite oublier l’étroitesse des cabines de douche ! Les dîners, variés et préparés avec soin seront également appréciés par chacune et chacun.
Valloire est un village d’altitude, situé en région Rhône Alpes, au centre de la vallée de la Maurienne, au pied du col du Galibier. Nous avons tous en tête l’étape mythique du Tour de France.
Cette commune est constituée de 17 hameaux ; chacun possède sa chapelle.
La chapelle St Bernard, portant le nom du patron des montagnards, retiendra tout particulièrement notre attention. Comment ne pas y voir un clin d’œil à notre Bernard à nous ?
Trois guides nous accompagneront tout au long de la semaine. Chacun d’entre eux adaptera le programme en tenant compte de la puissance des mollets et de la capacité respiratoire des randonneurs.
Balou, le chien, suivra fidèlement un groupe. Il subira une attaque d’un Patou et d’un berger d’Anatolie surveillant jalousement leurs brebis. Le guide, averti, saura mettre fin à cette querelle de façon efficace.
Le premier jour de rando nous conduira jusqu’au Pain de Sucre, 1981 m, qui nous offre un beau point de vue sur Valloire et la vallée du Galibier.
Le lendemain sera consacré aux lacs : le lac des Cerces, situé dans un décor somptueux, le lac Rond et celui de la Clarée. Le chant des torrents qui dévalent la montagne nous accompagne. L’atmosphère est paisible.
Le mercredi sera consacré au tourisme. Pour nous rendre à Briançon, nous empruntons le tunnel de Fréjus, long de 12km900. Deux guides nous donnent moult explications sur les fortifications de Vauban, inscrites au patrimoine mondial de l’UNESCO. Le déjeuner qui suit la visite comporte un plat « Oreilles d’Ânes », composé de feuilles d’épinards sauvages, ayant la forme et la taille des esgourdes des bourricots.
La rando du jeudi conduira deux groupes au Lac Vert ; le groupe 1, celui des « Même pas peur, même pas mal » se hasardera jusqu’au refuge de Terre Rouge, avec vue sur les grands lacs. Le lendemain, les « gros mollets » devront attendre que la pluie cesse pour redescendre sur Valloire par le Pas des Griffes.
Pendant ce temps un groupe fait l’aller-retour au refuge des dents d’Arve, et le petit dernier part du col du Télégraphe pour revenir en balcon par Notre Dame de la Vie et les trois Croix.
Le samedi, par un froid vif mais sec, on repart courageusement. Les uns (devinez qui …) prennent de la hauteur dans la neige en se rendant au Pic Blanc du Galibier, 2955m. Les autres partent du Télégraphe pour revenir au bercail par une grande descente, tandis que le dernier groupe part en direction de Bonnenuit et la grande Charmette.
Au cours de nos randonnées, nous avons croisé des légionnaires en entrainement intensif ainsi que la gendarmerie nationale qui faisait des exercices de sauvetage. La montagne est sauvage, brute, imposante et …. Hélas, dangereuse.
A cette période de l’année, la flore n’est pas des plus riches. Cependant, les montagnes de couleur rouge nous signalent la présence de myrtilliers en très grande quantité.
La faune sauvage est bien présente : marmottes, chamois, aigles, vautours… On n’a pas vu le loup ! Mais la plupart d’entre nous l’ayant déjà vu, je suppose, depuis belle lurette, il n’y a pas eu de déception.
Après l’effort le réconfort. Vous pouvez entrer dans un bar et commander un Fond de Culotte. On vous servira une Suze Cassis. Eh oui ! Le fond de culotte ne s’use qu’assis !
L’heure de faire les valises a sonné. Les premières gelées sont arrivées, les touristes ont quitté les lieux, les marmottes ont fermé leurs portes.
ARVI, PA ! vous dirait un vieux Savoyard. Traduisez : Au revoir !
Sophie
COMPTE-RENDU VALLOIRE GROUPE de THIERRY
Lundi 12 septembre : PAIN DE SUCRE 1981 m
Journée test et trajet commun pour tout le monde, rallongé ou raccourci suivant les niveaux.
Longueur : 14km Dénivelé : 700m Point bas : 1368m Point haut : 1981m
Montée dans la Forêt Domaniale de Valloire qui sert uniquement à fixer les sols et stabiliser le torrent. Passage par la chapelle et le hameau de Poingt Ravier. Déjeuner au Pain de Sucre après un bon petit raidillon. De là on découvre tout Valloire et la Vallée de la Maurienne. Descente par une vielle forêt de mélèzes dont un remarquable de plus de 300 ans. Visite d’un petit village typique, Albanette, avec son ancienne école, sa chapelle et son lavoir. Retour à Valloire, en passant sous les Rochers de l’Echerenne (chutes de pierre évitées de justesse) et Le Villard, village de notre guide Thierry.
Mardi 13 septembre : LACS DES ROCHILLES
Longueur : 13.6km Dénivelé : 780m Point bas : 1973m Point haut : 2574m
Nous sommes dans le terrain de manœuvre de l’Armée (zone de tir du Galibier). Michel nous dépose au pied des premiers lacets du Col du Galibier, tant parcouru par les deux roues.
Parcours un peu hors sentier jusqu’aux premiers lacs. Celui des Cerces est connu pour ses posters touristiques grâce aux reflets des Aiguilles d’Arves dans son eau limpide. Nous montons au Col éponyme d’où nous admirons la Barre des Ecrins et l’Aiguille Noire. Pique-nique entre le Lac Rond et le Lac de la Clarée. Là nous visitons de vieux blockhaus qui contrôlaient le passage vers l’Italie.
Nous redescendons par le Lac du Grand Rond, presque sec, puis le Col des Rochilles. Nous traversons un camp militaire d’entrainement en Haute-Montagne, un gros troupeau de moutons parsemés de patous et autres chiens. Avant de repartir nous prenons le temps de boire un café ou un thé au refuge de Fabienne.
Mercredi 14 septembre: Journée tourisme à BRIANCON
Jeudi 15 septembre : REFUGE DE TERRE ROUGE
Pour le premier groupe c’est deux journées en refuge.
Longueur : 13.5km Dénivelé : +915m -420 Point bas 1666m Point haut : 2509m
Notre bus nous emmène tous à la sortie de Valmeinier, petite station alpine voisine de Valloire.
Les trois groupes marchent à leur rythme jusqu’au lac vert, petit joyau très prisé des randonneurs. Le groupe de Thierry montent au refuge de Terre Rouge qui tient son nom des hautes montagnes voisines. Le temps est maussade et frais, nous mangeons le midi au refuge. Puis nous partons l’après-midi en direction du Mont Thabor admirer les Grands Lacs. Leur taille est plus modeste que ceux des Etats-Unis, on y observe quelques grenouilles.
Nous passons la soirée et la nuit au refuge où nous « apprécions » la discrétion des gardiens.
Vendredi 15 septembre : PAS DES GRIFFES-VALLOIRE
Longueur : 13.7km Dénivelé : +530m -1270m Point bas : 1417m Point haut : 2554m
La pluie et le brouillard sont au rendez-vous ce matin. Nous ne démarrons qu’à 9h30 et grimpons au Pas des Griffes (alt : 2554m). Un peu de soleil nous permet de faire la pause casse-croute et quelques belles photos des Aiguilles parées d’une robe de brouillard. Plus bas nous ferons une petite sieste bien méritée. Nous rejoignons l’Hôtel en passant par le petit hameau d’Archaz.
Samedi 16 septembre : PIC BLANC DU GALIBIER (2960m)
Beau temps pour ce dernier jour mais un vent froid très fort aura rendu l’ascension plus difficile. De plus la neige et la glace étaient présentes ce matin-là.
Participants :10 Longueur : 13km Dénivelé : 900 m Temps de marche : 6h
Départ depuis la route du Galibier et montée assez raide par l’ancien chemin du col. Nous reprenons notre souffle au petit lac des Linaigrettes où scintillent des gouttelettes gelées. Une nouvelle montée assez difficile jusqu’au col, puis c’est l’ascension, finalement assez rapide, du Pic blanc du Galibier qui porte bien son nom. Nous ne moisissons pas au sommet, nous tenons à peine debout ! L’arrêt casse-croute est aussi rapide. On prend juste le temps d’admirer le paysage qui s’offre à nous : Massif des Ecrins, Massif du Galibier, Vallée du Lautaret……Nous longeons une crête presque à quatre pattes vers le Petit Galibier Ouest. Nous empruntons le col géographique du Galibier où passait l’ancienne route, pour nous diriger vers des éboulis, véritable « bordel géologique ». Certains y ramènent quelques roches singulières. La randonnée se termine par la traversée d’une gypsière, remarquable par ses formes et ses trous. Il fait encore remonter une bonne centaine de mètre pour rejoindre le car et là, on en a plein les pattes, il est temps de se reposer.
Daniel CONCHE
